Le don de sang, un héritage de mère en fille

Le don de sang, un héritage de mère en fille

Ouagadougou - Ramatou Sinaré se prépare à se rendre au Centre national de transfusion sanguine de Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso. La trentaine, elle est donneuse depuis bientôt 20 ans. « Dès l’âge de 18 ans, j’ai décidé de devenir donneuse de sang, en prenant l’exemple sur ma mère. Il m’arrivait de l’accompagner, j’admirais sa générosité, je voulais faire comme elle », explique Ramatou. C’est son deuxième don de sang depuis le début de l’année. « Je suis motivée par mon amour pour les autres, le plaisir d'aider mon prochain et la satisfaction morale qui en découle ».

Au Burkina Faso comme dans beaucoup de pays dans la Région africaine, la faible disponibilité du sang constitue un grand défi pour les professionnels de santé, qui se retrouvent parfois impuissants devant la non satisfaction des cas qui nécessitent une transfusion sanguine. La pénurie de sang dans les hôpitaux et centres de santé entraîne de graves conséquences, notamment liées à la mortalité maternelle due aux hémorragies lors de l’accouchement, à l’absence de traitement approprié des enfants anémiés et des patients souffrant de maladies non transmissibles comme le cancer et à l’insuffisance rénale et des difficultés dans la prise en charge adéquate des victimes de la route.

En 2021, 112 904 poches de sang ont été collectées par les 9 centres de transfusion sanguine du pays, ce qui est largement en deçà des besoins estimés à 250 000 poches. Dans ce contexte, l’acte de Ramatou et d’autres donneurs réguliers comme elle vaut son pesant d’or. 

Avoir une vie saine fait partie des prérequis pour un donneur régulier comme Ramatou qui se plie volontiers à cette exigence. « Du fait que je donne mon sang régulièrement, je choisis de vivre une vie plus saine. Je ne fume pas, et je ne bois pas d’alcool. Je fais attention aux maladies transmissibles car je sais qu’il y a des personnes souffrantes qui comptent sur moi », souligne Ramatou, qui note qu’il y a des avantages à être donneur. « Le bilan de santé gratuit dont nous disposons chaque 4 mois n'est pas négligeable ! », confie-t-elle avec un petit sourire.

Certaines rumeurs qui circulent dans les communautés concernant le don de sang peuvent décourager mais ce n’est pas le cas de Ramatou. « Il y a des mythes et des fakes news qui circulent pour décourager les donneurs. Par exemple, on entend que le sang que nous donnons est utilisé à des fins mystiques et qu’il ne sert pas réellement à sauver des vies ! Mais tout cela n'est que mensonge et n'a aucun effet sur moi. Je continuerai à donner de mon sang tant que mon état de santé me le permettra », dit Ramatou avec assurance.

Convaincue du bien-fondé du don de sang, Ramatou ne rate aucune occasion pour sensibiliser autour d’elle avec pour objectif de « recruter » de nouveaux donneurs. « Je peux estimer à plus de cent le nombre de personnes que j’ai réussi à convertir en donneurs comme moi !»

La jeune dame, mère de famille, compte transmettre le même exemple reçu de sa mère. Elle souhaite garder cette tradition de générosité parmi ses enfants, et leurs enfants. « C’est l’une des choses les plus précieuses que nous pouvons faire pour les autres, ceux qui sont dans le besoin. Cela aurait pu être moi à leur place, ou mes enfants. L’importance de la vie, c’est de donner à l’autre », conclut-elle avec fierté.

Il faut signaler que le sang est gratuit pour les patients qui ont une indication de transfusion, cependant il n’est pas suffisamment disponible pour satisfaire les besoins du système de soins. Le principal défi est de pouvoir mobiliser suffisamment de donneurs de sang, les fidéliser, renforcer les capacités nationales en collecte, traitement, conditionnement, stockage et distribution des produits sanguins labiles dans les formations sanitaires.

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Pour plus d'informations ou pour demander des interviews, veuillez contacter :
Edith SANON 

OMS Burkina Faso

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Kayi Lawson

Chargée de communication 
Bureau régional pour l'Afrique
Email: lawsonagbluluf [at] who.int